Le cathétérisme cardiaque droit permet de mesurer de manière précise les pressions à l’intérieur de l’oreillette et du ventricule droits et des artères pulmonaires. Cet examen permet de distinguer les hypertensions pulmonaires d’origine cardiaque gauche et celles dues à des altérations des artères pulmonaires (épaississements, obstructions) qui augmentent leur résistance à la circulation du sang. Il permet aussi d’évaluer la sévérité de l’hypertension pulmonaire et de suivre l’efficacité des éventuels traitements mis en place. Aucun autre examen non-invasif ne peut le remplacer à l’heure actuelle. Qu’est-ce qu’un cathétérisme cardiaque droit ?L’examen consiste à introduire une sonde souple en silicone (appelée cathéter) dans une grosse veine du cou (jugulaire), du bras ou du haut de la cuisse (fémorale) et de la pousser jusqu’à l’intérieur du cœur. Le cathéter suit le réseau veineux et débouche dans l’oreillette droite, il passe ensuite dans le ventricule droit, puis il entre dans une des deux artères pulmonaires. Le cathéter est relié à un manomètre qui permet au médecin de faire différentes mesures : pression sanguine dans les cavités cardiaques, dans l’artère pulmonaire et les petites artérioles pulmonaires, débit cardiaque, résistance au passage du sang dans les artères pulmonaires... La sonde en silicone est opaque aux rayons X ; le médecin suit son trajet sur un écran si la salle d’examen est équipée d’un système radiologique de visualisation ; sinon, l’aspect du tracé indique au médecin dans quelle partie de la circulation pulmonaire se trouve la sonde. À quoi sert un cathétérisme droit ?Le cathétérisme droit permet de poser avec certitude le diagnostic d’hypertension pulmonaire en mesurant directement la pression à différents niveaux : oreillette droite, ventricule droit, artères pulmonaires de gros calibre et dans les petites artères irriguant les poumons. Il est aussi indispensable dans le diagnostic différentiel des possibles causes de la maladie et dans l’évaluation de sa sévérité. Les éventuels tests qui peuvent se faire lors de cet examen (exercice modéré en pédalant en position couchée, administration des médicaments, d’un gaz thérapeutique comme le monoxyde d’azote ou d’O2 à haute concentration ou perfusion rapide du sérum physiologique) permettront d’affiner le diagnostic et de vous indiquer par la suite le meilleur traitement. Il permet aussi d’évaluer la pressions en oxygène et en gaz carbonique du sang à ces différents niveaux (gaz du sang). Comment me préparer avant l’examen ?Avant l’examen, une prise de sang pourra vous être prescrite afin de vérifier certains paramètres de votre état de santé (fonction rénale, coagulation...). L’examen se passe dans un centre spécialisé, souvent à l’hôpital ou dans une clinique, par des médecins entraînés à cet examen, entourés d’un personnel hautement qualifié. Vous pouvez vous y rendre seul (e) mais prévoyez de vous faire raccompagner par un proche. Certains cathétérismes sont réalisés avec des cathéters de petit calibre introduits le plus souvent au niveau d’une veine du pli du coude. Dans ce cas l’examen peut être réalisé en ambulatoire, dans le cadre de l’Hôpital de jour par exemple. Lorsque des cathéters de plus gros calibre, à ballonnet, sont utilisés, on peut vous demander de passer une nuit à l’hôpital, en particulier si l’examen a inclus l’appréciation de l’effet des différents médicaments. Au moment de la prise de rendez-vous, signalez à l’équipe médicale vos problèmes de santé, les traitements en cours et vos allergies. Demandez-lui si vous devez interrompre certains médicaments avant l’examen, notamment ceux qui fluidifient le sang. Que dois-je apporter le jour de l’examen ?La prescription de votre médecin si vous en avez. La liste des médicaments que vous prenez : apportez toutes vos ordonnances –y compris celles prescrites par les autres médecins que celui qui a demandé cet examen. Prenez également avec vous tous les résultats des autres examens déjà pratiqués : électrocardiogrammes, échographies, radiographies et scanners, épreuves fonctionnelles respiratoires, prises de sang, etc. N’oubliez-pas vos documents administratifs : carte Vitale, pièce d’identité, papiers de prise en charge à 100%, mutuelle. Quelles précautions dois-je prendre avant l’examen ?Vous devez informer le médecin des médicaments que vous prenez, notamment si vous êtes sous anticoagulants. Signalez-lui vos problèmes de santé et vos allergies. Il est rarement demandé d’être à jeun. Abstenez-vous de fumer. Sauf indication contraire vous pouvez boire (en excluant toute boisson alcoolisée). Comment l’examen se déroule-t-il ?Avant l’intervention, rappelez à l’équipe médicale vos traitements en cours, vos allergies, une maladie récente. N’hésitez pas à lui faire part de vos craintes et de vos appréhensions. L’équipe répondra à vos questions. Vous aurez alors à signer un consentement qui vous explique le déroulement de l’examen et ses risques. Vous êtes allongé sur le dos sur la table d’examen. Le médecin ou l’infirmière place des électrodes autocollantes sur votre poitrine afin de pouvoir contrôler l’activité électrique de votre cœur grâce à un électrocardiogramme et aussi une pince au niveau du doigt pour mesurer la saturation en O2. La tension artérielle sera également surveillée. Un repérage échographique de la veine à ponctionner peut se pratiquer en début d’examen. Le médecin pratique une anesthésie locale à la xylocaïne à l’endroit où le cathéter sera introduit, après avoir nettoyé la peau et placé un champ stérile. Puis il introduit une sonde appelée cathéter et il suit sur un écran sa progression dans le réseau veineux jusqu’au cœur droit. Il procède à des mesures de pression à différents endroits. Ces mesures sont indolores. Vous n’êtes pas endormi ; durant tout l’examen, vous pouvez échanger avec le médecin et l’informer de ce que vous ressentez. Après l’examen, le médecin retire le cathéter et réalise un point de compression afin d’éviter tout saignement. Vous devez vous reposer quelques heures, mais vous pouvez manger normalement. L’examen est-il douloureux ?La mise en place du cathéter peut-être un peu désagréable. L’anesthésie locale vous évitera d’avoir mal au moment de l’introduction de la sonde. Si vous ressentez une douleur ou une sensation désagréable (palpitations, accélérations de votre cœur), faites-en part au personnel médical ou paramédical qui restera à vos côtés pendant toute la durée de l’examen. L’équipe médicale surveille en permanence le comportement de votre cœur grâce aux électrodes qu’elle a placées sur votre poitrine. L’examen présente-t-il des risques ?Vous pouvez avoir un petit hématome (bleu) à l’endroit où le médecin a introduit le cathéter. C’est généralement sans gravité. Toutefois qui l’hématome grossit les jours qui suivent l’examen, signalez-le immédiatement à l’équipe médicale. Des douleurs résiduelles au niveau du point de ponction peuvent persister pendant quelques jours. La sonde dans les différents compartiments cardiaques déclenche parfois une tachycardie (accélération du cœur) ou une arythmie (irrégularité du rythme cardiaque) ; c’est transitoire et parfaitement contrôlé par le médecin qui surveille le comportement de votre cœur par un électrocardiogramme durant tout l’examen. Les rayons X éventuellement utilisés à faible dose sont sans danger. Très rarement, le passage du cathéter peut occasionner des « blessures » des vaisseaux sanguins. Toutes les précautions sont prises pour qu’il n’y ait pas de risque d’infection. Combien de temps dure l’examen ?Entre une demi-heure et une heure pour l’examen proprement dit, parfois plus longtemps si on réalise des tests supplémentaires. Il faut compter environ 4 à 5 heures de repos après l’examen (cela dépend de la voie choisie pour introduire le cathéter). Que dois-je faire après l’examen ?A votre retour au domicile, ménagez-vous quelques jours après l’examen : pas de gestes brusques ni d’exercices soutenus. Dans les jours qui suivent, signalez au médecin ou à l’équipe médicale tout symptôme qui vous paraît anormal ou inquiétant. Où dois-je m’adresser si je dois passer cet examen ?Votre médecin vous adresse à un centre spécialisé dans la réalisation de cet examen, le plus souvent à l’hôpital ou dans une clinique. Et les résultats ?La plupart du temps, les résultats sont remis dans les heures qui suivent l’examen. Ils vous sont confiés ou sont transmis au médecin qui vous suit. La section commentaire est fermée.
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Janvier 2018
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